Si vous cherchez un trek de 3 jours à faire dans le Massif Central, loin de la foule des Alpes et tout aussi dépaysant, j’ai ce qu’il vous faut ! Au cœur des Monts du Forez dans le secteur des Hautes Chaumes, je vous propose un parcours en boucle depuis le col du Béal. Au total, 55km et 1550D+ sur 3 jours, un itinéraire facile et modulable pour convenir à tous les profils. Je vous détaille tout dans cet article. Et quoi de mieux pour déconnecter que de mettre son téléphone en mode avion ?
Un trek au cœur des Monts du Forez, dans le département de la Loire
Ce trek de 3 jours se déroule dans les Monts du Forez, un massif méconnu mais splendide, situé dans le département de la Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Frontière naturelle entre la Loire et le Puy-de-Dôme, ce territoire offre une grande diversité de paysages, entre hauts plateaux d’altitude, landes d’altitude appelées “hautes chaumes”, forêts de sapins, et prairies d’estive. Le point culminant, Pierre-sur-Haute, atteint 1 634 mètres d’altitude et offre par temps clair une vue panoramique allant jusqu’au Mont Blanc. Loin des sentiers battus, ce trek est idéal pour un moment de déconnexion pas très loin de Lyon ou de Clermont-Ferrand.
Le seul moyen de prendre le départ de ce trek est par la route, et nécessite donc d’être véhiculé jusqu’au Col du Béal. Vous avez également la possibilité de commencer le trek dans un des villages comme Saint-Bonnet-le-Courreau ou Sauvain, tout en adaptant le reste au niveau du découpage pour les nuits en bivouac ou en hébergement.
Voici l’itinéraire détaillé sur la boucle effectuée :
Jour 1 – Col du Béal – Grande Pierre Bazanne
Le départ se fait au Col du Béal, situé à 1387m d’altitude. Ensuite, le parcours monte tranquillement vers le point culminant de la Loire : Pierre-Sur-Haute, où se situe une station militaire et également l’arrivée d’un télésiège provenant de la station de Chalmazel située un peu plus bas.
L’ascension est facile et offre un magnifique panorama sur les monts environnants.
La suite du parcours descend doucement à travers la réserve naturelle des jasseries de Colleigne, un espace protégé qui abrite les fameuses hautes chaumes, ces vastes étendues d’herbe et de bruyère typiques du Forez. On y trouve aussi quelques anciennes jasseries, ces fermes d’estive où on fabriquait autrefois la fourme de Montbrison. Le coin est paisible, plein de charme, et donne une belle idée du patrimoine agricole local.
Un peu plus loin, on entre dans une belle forêt avant d’arriver au refuge de Garnier, situé au kilomètre 11. Ancienne jasserie elle aussi, c’est une super pause déjeuner (ou goûter !). Le lieu est chaleureux, les plats sont faits maison, avec des spécialités locales comme le patia, un gratin de pommes de terre ultra fondant. Le menu terroir est à 23€ et franchement très copieux. Il est aussi possible d’y dormir si on préfère éviter le bivouac.
De notre côté, on a choisi de planter la tente autour de la Grande Pierre Bazanne, un site un peu mystique posé en plein cœur des landes. Il s’agit d’un bloc de granite isolé, classé site naturel, qui intrigue autant par sa forme que par son isolement. On n’a croisé absolument personne sur les sentiers ce jour-là (il faut dire qu’on était mi-mai, en pleine semaine), et le coin était parfait pour un bivouac au calme. Il y a plein de spots possibles pour planter la tente.
En été, le coin est probablement occupé par des troupeaux, donc à vérifier, mais l’espace est vaste et on trouve facilement un endroit tranquille pour la nuit.
Jour 2 – Grande Pierre Bazanne – Grandris
La nuit a été parfaitement calme, pas un bruit autour de nous ! Le soleil est déjà bien là au réveil, et il ne nous quittera pas de la journée. Après un bon petit déjeuner face à l’horizon, on plie la tente, on range les sacs, et on reprend tranquillement notre route en direction de Saint-Bonnet-le-Courreau. Ce soir, pas de bivouac, mais une nuit dans un hébergement insolite qui promet un bon moment de détente !
L’étape du jour est plutôt facile, avec une descente douce quasiment tout du long. On passe devant plusieurs anciennes jasseries, qui donnent à cette partie du parcours une ambiance très pastorale et authentique. On traverse aussi quelques petits ruisseaux, parfaits pour recharger les gourdes avec un filtre. Petit rappel utile : mieux vaut éviter de puiser l’eau à proximité directe des troupeaux (présents dans le coin dès les beaux jours), ou prévoir des pastilles purifiantes en complément.
Au fil des kilomètres, on sent qu’on se rapproche doucement de la civilisation. On traverse des hameaux comme Coureau puis Saint-Bonnet-le-Courreau, où les genêts en fleurs, les violettes, les orchidées et plein d’autres plantes printanières colorent les bords du chemin. L’ambiance est paisible et bucolique.
À l’entrée de Saint-Bonnet-le-Courreau, une statue intrigante nous accueille. Son socle original aurait, selon la légende locale, inspiré Gustave Eiffel pour la base de sa célèbre tour… Mythe ou réalité ? Le mystère reste entier, mais ça ajoute une touche insolite à la traversée de ce village.
Encore quelques kilomètres et nous arrivons à Grandris, là où se trouve notre logement pour la nuit : la Cabane de Pierrot, une Tiny House signée Cozy House. Installée en pleine nature, face aux champs et aux crêtes du Forez, elle offre une ambiance paisible et reposante. Le genre d’endroit parfait pour ralentir. Le tarif est à partir de 135€/nuit
La nuit comprend l’accès à un sauna et un bain nordique : autant dire qu’on s’est régalés… Mais avant de se détendre, il faut penser à faire chauffer l’eau (comptez environ 3h pour le bain nordique). Mieux vaut donc arriver un peu tôt pour en profiter pleinement, surtout si le soleil est encore là pour le spectacle du soir !
Pour le dîner, nous avons eu la chance de recevoir un repas livré par le restaurant Au Cœur du Forez, situé à Sauvain. Petite précision : ce service de livraison n’est pas proposé habituellement, mais une exception a été faite dans le cadre du reportage. Si vous souhaitez loger dans cette Tiny, je vous conseille plutôt de faire quelques courses à Saint-Bonnet-le-Courreau, le village traversé un peu plus tôt, pour le repas du soir et le petit déjeuner.
La Tiny House est vraiment bien pensée : cosy, chaleureuse, avec plein de petits détails qui font la différence. On y trouve même un tapis de yoga, un rouleau de massage, et des idées de balades à vélo ou à pied dans les environs. On termine la journée dans le sauna puis dans le bain nordique, face au coucher du soleil… Une belle récompense après deux jours sur les sentiers!
Jour 3 – Grandis – Col du Béal
Avant de reprendre la route, on commence par vider l’eau du bain nordique chauffé la veille, un petit rituel qui prend un peu de temps, donc autant s’y mettre dès le réveil pour ne pas partir en retard.
On remet les sacs sur le dos pour les derniers kilomètres, direction Sauvain, à seulement 4 km. Le chemin nous fait passer par le pont de Subertha, un petit bijou en pierre, niché dans un coin de nature sauvage. Avec ses arches anciennes, c’est vraiment un passage magnifique et très photogénique !
Juste après, une bonne petite montée nous attend pour rejoindre le village. À l’entrée, on fait un arrêt à la fromagerie des Hautes Chaumes pour faire le plein de fourme de Montbrison. Nous sommes accueillies par Didier, passionné et généreux, qui nous fait goûter toute la gamme de fromages. Autant dire que le choix a été difficile… On aurait bien tout pris, mais nos sacs sont déjà bien remplis !
Sachez qu’il est aussi possible de participer à un atelier pour fabriquer votre propre fromage, une belle expérience à vivre si vous avez un peu plus de temps. Il faut simplement réserver à l’avance, car l’activité se fait en petit groupe.
> Les ateliers de fabrication https://fromagerie-hautes-chaumes.com/les-ateliers/
On termine cette dernière journée par la visite du musée de la Fourme et des Traditions, une vraie pépite locale. Nous avons eu la chance de suivre une visite guidée avec Georges, le responsable du lieu, qui nous a plongées dans l’histoire du fromage et des anciens savoir-faire du Forez. On découvre comment la fourme était fabriquée autrefois, à quoi ressemblait la vie dans les jasseries, et des métiers oubliés comme les scieurs de long ou les sabotiers.
Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est que c’est un musée vivant, interactif et accessible à toute la famille. La visite se termine dans un espace sensoriel, où l’on peut sentir des fleurs locales transformées en parfums, une belle façon de clôturer la découverte.
Le musée est porté par une équipe de 80 bénévoles passionnés, qui font vivre ce lieu unique et l’enrichissent chaque année avec de nouvelles expositions.
On remonte dans le village pour profiter d’un pique-nique bien mérité, avec la fourme de Montbrison achetée un peu plus tôt. Un vrai délice à savourer sur un simple morceau de pain, au soleil.
Puis, c’est reparti pour la dernière portion de notre boucle, direction le Col du Béal. C’est la partie la plus sportive de l’itinéraire, avec environ 700 mètres de dénivelé positif à avaler. La montée se fait progressivement, mais elle demande un peu plus d’énergie en fin de parcours.
On passe par la station de ski de Chalmazel, la seule du département de la Loire. C’est une petite station familiale, perchée entre 1100 et 1600 mètres d’altitude, idéale pour l’apprentissage du ski ou une journée nature en hiver. L’été, le télésiège est ouvert pour les randonneurs et VTTistes, retrouvez toutes les activités ici https://www.loiretourisme.com/vos-envies/station-montagne-chalmazel-ete/ )
Petit à petit, on retrouve les hautes chaumes, ces grandes étendues ouvertes qui permettent de profiter des sommets environnants. Encore quelques kilomètres, et nous voilà de retour à la voiture, bouclant ainsi ce superbe itinéraire à travers les Monts du Forez.
Cette rando itinérante de 3 jours dans la Loire est une belle option pour déconnecter sans aller loin. Le parcours est accessible, avec peu de difficultés techniques, et de nombreux arrêts gourmands dans les auberges ou villages. Une idée parfaite pour un week-end prolongé à moins de 2h de Lyon ou Clermont-Ferrand… et surtout, une belle immersion dans un massif encore préservé et peu fréquenté.
Loire Tourisme a développé tout un programme pour déconnecter des écrans, je vous invite à le parcourir : ou pour trouver d’autres idées de randonnées dans la Loire
Quelle date !?
Bonjour, du 14 au 16 mai
Bonjour
Jolie parcours
Est-ce qu’il y a une auberge ou un gite pour remplacer la nuit du jour 1 en bivouac
Merci d’avance
Jean Michel Ploivy
Bonjour, oui il y a l’auberge Garnier au kilomètre 11, cela fera juste plus de kilomètres le 2e et 3e jour.