Descendre la Loire en kayak : 4 jours de Cuffy à Saint-Satur

Aventure

Depuis quelque temps, j’adore partir en microaventure à deux pas de chez moi. Après avoir testé l’itinérance en ski pulka dans le Jura cet hiver, j’avais envie de tester un mode de voyage peu commun cet été avec ma meilleure amie Adèle : une microaventure de 4 jours en kayak sur les bords de la Loire. Découvrez à travers cet article notre itinéraire, le matériel que nous avons emporté avec nous et le récit de cette petite expédition nautique sur le plus long fleuve de France. Une invitation à l’évasion où le rythme est dicté par le courant et l’envie de découverte.

Itinéraire : De Cuffy à Saint-Satur

Pour notre premier périple en kayak, nous avons opté pour un itinéraire facile, sans grande difficulté technique. Notre choix s’est donc porté naturellement sur la Loire, qui est idéale pour débuter une itinérance en kayak. Adèle a minutieusement préparé notre itinéraire avec l’aide du livre “La Loire vue du fleuve”, où différents périples sont proposés pour des randonnées nautiques sur plusieurs jours. En fonction de nos contraintes de temps (4 jours), et de l’aspect sauvage souhaité, l’itinéraire final s’est porté sur un départ au Pont Canal du Guétin à Cuffy et une fin sur le quai de Loire à Saint-Satur avec environ 55km à parcourir

Nous avions également opté pour cette portion car une ligne de train traverse les différentes villes le long du fleuve. Même si nous sommes venus en voiture et que nous avions déposé une voiture au point de départ et une à l’arrivée, si toutefois nous souhaitions aller plus loin que Saint-Satur, nous avions l’option de revenir en train. 

Matériel : pour une aventure en autonomie complète

Concernant le matériel pour les 4 jours, tout nous appartenait. 

Adèle avait déjà son propre kayak gonflable avec des pagaies, ce qui nous a permis d’organiser facilement ce séjour. Il y a cependant des possibilités de location sur les bords de Loire, ou même sur leboncoin autour de chez vous. Beaucoup de propriétaires de kayak proposent leur bateau à la location, ce qui peut être intéressant afin d’être complètement autonome dans sa traversée. Une location avec des professionnels pourrait par exemple vous donner plus de contraintes sur l’itinéraire. 

Pour le reste, nous avons réparti nos affaires dans : 

  • 2 sacs étanches de 40L
  • 1 sac étanche de 25L
  • 1 sac étanche de 10L

Dans le premier sac de 40L se trouvait tout le nécessaire pour le bivouac, à savoir : une tente de trek QuickHiker Quechua, 2 matelas gonflables, 2 sacs de couchages, 2 draps de sacs, 2 oreillers gonflables, 1 couverture de survie réutilisable qui servait de bâche. 

Une fois toute la nourriture préparée, on peut se demander comment s’approvisionner en eau lors d’une randonnée en kayak. Nous avons tout simplement utilisé une gourde filtrante que nous utilisions pour remplir nos différentes gourdes. Si toutefois vous n’avez pas de gourde filtrante, ou que vous avez peur de manquer de provisions, des villages ou des campings sont situés au bord des rives et peuvent servir de ravitaillement en eau et en nourriture.

La Loire en kayak : ce qu’il faut savoir

La Loire bénéficie du statut de Site Natura 2000 en raison de la nécessité de préserver sa faune, sa flore, et les itinéraires empruntés par les espèces migratoires. En parcourant la Loire en canoë ou en kayak, vous aurez l’occasion d’admirer les cités, villages, et châteaux classés par l’UNESCO patrimoine mondial de l’humanité en 2000.

La portion que nous avions choisie pour faire une randonnée de plusieurs jours en kayak sur la Loire ne présentait pas de difficulté particulière car le fleuve reste large et peu technique. 

Cependant, il faut garder en tête que la Loire est interdite à la baignade à cause des culs de grève. Un banc de sable instable qui s’effondre sous notre poids et qui peut amener le baigneur à ne plus avoir pied et dériver. Il faut donc être très vigilant à ce niveau là.

Itinéraire et récit d’aventure

Jour 1 : De Cuffy à Corcelles

Ça y est, c’est le grand départ ! Après avoir déposé ma voiture à l’arrivée, nous partons direction Cuffy pour commencer notre randonnée itinérante de 4 jours en kayak au départ du Pont du Guétin sur l’Allier. 

Le temps n’est pas avec nous, il pleut et un orage s’approche. On se fait un peu peur à regarder sur Internet “faire du kayak sous l’orage”, les résultats de nos recherches ne sont pas très rassurants mais on se dit que le temps qu’on gonfle le kayak et qu’on prépare toutes les affaires, l’orage va passer !

12h30 : Kayak gonflé, sacs bien attachés, c’est parti pour l’aventure !

La pluie s’intensifie, nous prenons quand même le départ, sous les yeux étonnés de certains passants. Après quelques coups de pagaies, l’orage gronde de plus en plus fort et les éclairs sont proches, nous décidons de nous arrêter sur un banc de sable le temps que ça passe. Ce serait quand même bête de finir électrocuté au bout de 200m 😂

Une dizaine de minutes plus tard, l’orage passe, nous repartons et trouvons 1km plus loin un endroit pour pique-niquer, à l’embranchement entre la Loire et l’Allier : Le bec d’Allier.

Nous avons souhaité faire une première demi-journée tranquille, à se laisser porter au rythme du courant (qui était assez fort, dû aux orages en amont). L’objectif était d’apprivoiser notre embarcation et de s’habituer à ce nouveau mode de locomotion !

C’est donc au total 6,6km pour cette première demi-journée sur environ 4h30 de navigation. Nous trouvons une plage sympathique où nous installer pour cette première nuit. Au coucher de soleil, la magie opère avec de magnifiques couleurs … 

Le banc de sable que nous avons choisi était assez plat, et on s’est rendu compte que l’eau montait légèrement au fil de la soirée … A l’heure du coucher, on se posait 1000 questions à savoir si l’eau pouvait arriver jusqu’à notre tente. On a donc placé un témoin (un bâton planté dans le sable) avant de dormir pour surveiller à quel point l’eau montait.

Jour 2 : De Corcelles à La Marche

Cette première nuit a été bien mouvementée puisqu’on se réveillait en sursaut toutes les 30 minutes pour voir si l’eau n’avait pas atteint la tente 😂 Au final, plus de peur que de mal car l’eau avait à peine monté.

Cela nous aura au moins servi de leçon, on saura pour la nuit suivante qu’il faut trouver un endroit un peu surélevé pour passer une nuit plus paisible.

Après le petit-déjeuner, on range notre campement, on prépare le kayak et nous voilà parti pour une belle journée chaude (37°C) et ensoleillée.

Moi qui supporte peu la chaleur l’été, je trouve très agréable de naviguer sur l’eau, car cela permet de se rafraîchir au premier coup de chaud. 

Nous parcourons un peu plus de 20km au gré du courant. Nous observons beaucoup d’oiseaux sur le chemin. Adèle, passionnée par l’ornitho, m’apprend beaucoup de choses et me sensibilise à la faune présente dans le coin. J’avoue que je n’y connais rien, donc c’est super agréable !

Nous déjeunons à l’ombre en face de Marseilles-lès-Aubigny. Notre parcours longe la Eurovelo 6 et nous croisons beaucoup de cyclistes en itinérance. L’avantage d’être sur l’eau, c’est que nous ne sommes pas embêtées par le monde.

Nous posons notre campement entre les villages de La Marche et Voluray sur un banc de sable surélevé cette fois-ci 😀 En fin d’après-midi, je subis un peu la chaleur et le soleil malgré la tonne de crème et la casquette que j’avais sur la tête. Je me repose une bonne heure à l’ombre pendant qu’Adèle fait trempette pour laver ses affaires. Un peu plus en forme, nous en profitons pour jouer au Skyjo et se restaurer avant la tombée de la nuit. 

Nous migrons rapidement dans la tente car il y a beaucoup de moustiques / moucherons, et Adèle se fait attaquer. J’ai de la chance, les moustiques n’ont jamais apprécié mon sang, ce sont les autres qui trinquent à ma place 😂 Dès qu’on sort / rentre dans la tente, il faut être le plus rapide possible ! On avait hésité à faire ce séjour à la belle étoile pour gagner un peu de place dans le kayak, mais la tente et sa moustiquaire sont clairement indispensables le soir venu.

Jour 3 : De La Marche à Tracy sur Loire

C’est parti pour une journée bien remplie ! Notre itinéraire traverse la réserve naturelle du Val de Loire, où il est interdit de bivouaquer. C’est environ 25km qui nous attendent avec un petit passage de rapide (le seul du séjour). Que ce soit pour la réserve ou pour le rapide, toutes les informations étaient indiquées dans le livre La Loire vue du fleuve, ce qui nous a permis d’anticiper au mieux l’itinéraire et les pauses que nous souhaitions faire.  

Dès le début du parcours, nous traversons la Charité-sur-Loire. Une commune médiévale qui invite à un voyage dans le temps, entre ruelles pavées et maisons à colombages. L’abbaye bénédictine, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoigne de la richesse historique de ce lieu préservé. 

Il est possible de s’y arrêter pour visiter et poser le kayak au camping situé à gauche juste avant le pont de la Loire mais nous avons préféré continuer pour visiter un autre village situé un peu plus loin. 

La traversée du pont de la Charité permet de faire notre premier rapide ! Tout est indiqué en amont, mais il est important de respecter les indications. Il y a un passage réservé aux canoës qui se situe sous la 3eme arche à partir de la rive droite. Ce passage est plutôt fun et apporte un peu d’adrénaline ! Après un retour au calme, nous entrons dans la réserve naturelle, indiquée par des panneaux. 

La Réserve Naturelle du Val de Loire, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un écrin de biodiversité le long des rives de ce fleuve emblématique. Avec ses vastes prairies inondables et ses îles, elle abrite une flore et une faune exceptionnelles. Voguant le long de la Loire, ont a pu admirer cet endroit préservé depuis l’eau. Ce jour-là, il y avait peu d’oiseaux dans la réserve, mais Adèle a observé des Sternes pierregarin et Sterne naine. Nous étions émerveillées par leur vol stationnaire avant de fondre dans l’eau sur leur proie. D’ailleurs ces oiseaux nichent au sol. Ils sont vulnérables et très sensibles aux dérangements. Il y avait également beaucoup de Grand Cormoran.

En milieu d’après-midi, nous débarquons à Pouilly sur Loire pour une petite dégustation de vin à La Tour du Pouilly Fumé, centre œnotouristique implanté au cœur du village. Comme nous avions peu de temps, nous avons opté pour la visite de la Cave aux Arômes des Pouilly Fumé et la dégustation commentée des quatre vins pour une durée de 30 minutes et 5€/personne. 

Nous retrouvons notre kayak que nous avions attaché à un arbre avec un antivol pour vélo. Les affaires étaient toutes dans nos sacs étanches, attachées sur le kayak. En soi, une personne mal intentionnée aurait pu facilement les voler, mais ici, c’est assez habituel de poser son kayak sur un banc de sable pour visiter le village. Nous avons croisé une famille qui a posé son kayak en plein milieu sans trop se poser de questions, et le loueur leur avait indiqué que les vols étaient rares. 

Nous reprenons le chemin pour trouver l’emplacement de notre dernier bivouac (déjà!). Nous n’arrivons pas à savoir où se termine la réserve naturelle et nous n’avons vu aucun panneau l’indiquant… Dans le doute, nous poussons assez loin pour être tranquille.

Jour 4 : De Tracy sur Loire à Saint-Satur

Nous nous réveillons tranquillement pour ce dernier jour car notre point de chute se situe seulement à 2km ! Nous aurions voulu en faire plus, mais ça impliquait de prendre un train pour nous ramener à la voiture à Saint-Satur … Tant pis, on prévoira plus long la prochaine fois, nous en avons déjà bien profité.

Après avoir tout rangé puis fait sécher le kayak, nous arrivons pile à l’heure du repas pour manger un délicieux burger sur les quais de la Loire… bien mérité, ça fait 4 jours qu’on en parle !

Cette microaventure itinérante en kayak m’a rappelé l’importance de ralentir, d’apprécier la nature sous toutes ses formes et de savourer chaque instant. Il est vrai que je suis plus habituée aux sorties en montagne, mais j’ai adoré naviguer sur l’eau, au fil du courant et de nos envies. Une petite aventure comme je les aime, pleine de découvertes et de bons moments partagés avec ma meilleure amie. Ces 4 jours nous ont donné envie de voir plus grand et d’aller vers d’autres contrées comme la Suède, que nous allons découvrir en juillet 2024 avec l’agence Travelbase !

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Je suis photographe, vidéaste et créatrice de contenu passionnée par les sports outdoor. Je passe la plupart de mon temps libre en nature pour capturer de belles images et vivre des moments uniques. Si vous voulez en savoir un peu plus sur moi, direction ma page A propos ou sur instagram @florinetournier